Review : The Manhattan Projects – Tome 1

Aujourd’hui on prends sa veste de laboratoire, son casque d’astronaute et son courage à deux mains pour un voyage direction: The Manhattan Projects !
Manhattan Projects est une série de comics parue en VO en 2012 chez Image Comics et éditée chez Urban Comics en janvier 2018. Ce premier volume de 472 pages est l’œuvre du scénariste Jonathan Hickman (East of West, Secret Wars). Il est accompagné au dessin par son fidèle collaborateur Nick Pitarra, qui a aussi bien fait des covers pour les Tortues Ninja que le dessin d’une autre mini série de Hickman,The Red Wing.
The Manhattan Project ou The Manhattan Projects ?
En 1942 un projet secret est lancé par le président américain Franklin D. Roosevelt à la demande d’Albert Einstein: Le Projet Manhattan. Le but est de trouver un moyen de défendre le pays contre la menace japonaise. Mission accomplie puisque suite aux recherches de plusieurs scientifiques de renom une solution est trouvée avec la création de la première bombe atomique.
Bien que ce récit a du faire l’objet d’un gros travail historique, ce n’est pas un livre d’histoire et encore moins un comics historique sans prise de risque. Car tout ce que je vous ai raconté jusqu’ici est la version officielle qu’a retenu l’histoire et ça n’a rien à voir avec ce que vous allez lire. Le récit se concentre ici sur LES autres projets Manhattan, des choses folles au but pas toujours positif (si l’on considère que la création d’une arme atomique est positive…). Malheureusement, il est difficile de vous en dire plus sans vous raconter toute l’histoire, n’oublions pas que nous sommes dans des projets secrets au sein d’un projet lui aussi secret…

Les Flashbacks de Manhattan Projects
La Ligue des Scientifiques Extraordinaires
C’est donc dans le contexte de la Seconde Guerre Mondiale et plus précisément avec l’engagement du directeur scientifique du projet, Richard Oppenheimer, que démarre Manhattan Projects.
Ce tome 1 de Manhattan Projects se divise en 15 chapitres qui eux-mêmes sont divisés en sous-chapitres. Scénaristiquement, soyons franc c’est plutôt complexe à lire de par les nombreux flashbacks qui coupent brutalement les actions et le récit. Néanmoins ces moments sont vraiment intéressants car ils apportent une lumière sur un événement « historique » ou l’origine d’un des scientifiques et comment il en est arrivé là.
L’ensemble du livre est parsemé de nombreuses citations (vraies et fausses) en début de sous chapitre et certaines vous font vraiment réfléchir. Étant plutôt friand de ce genre de chose, c’est un petit plus que j’ai beaucoup apprécié.
Niveau personnage, l’histoire en comporte une grosse dizaine. Physicien, cosmonaute, militaire, président,… tous des personnages « historiques » auxquels Hickman a ajouté un petit grain de folie et d’originalité. On se rend très vite compte que tout n’est pas rose et violette dans leur tête et ils semblent tous cacher un terrible secret. Pour vous parler de mon ressenti, puisque c’est quand même ça la base d’une review, je me suis complètement attaché au personnage d’Harry Daghlian, un physicien d’origine iranienne. Celui-ci m’a semblé être le plus humain de toute la bande malgré son aspect physique… spécial. Hickman réussit donc à faire un savant mélange entre réalité et fiction des protagonistes.
Le petit plus, c’est que même s’ils vous sont inconnus, une brève biographie est disponible en fin du livre, pas besoin d’en chercher plus, sauf si comme moi le cœur vous en dit !
- Les militaires collaborent…
- avec les scientifiques
Dessin et découpe
Côté dessin, je ne connaissais pas Nick Pitarra et après avoir vu les dessins de la VO je vais avouer que c’était le seul argument qui était du mauvais côté de la balance. Mais parfois il faut savoir prendre des risques, et comme cela ne mettait pas ma vie en danger (seulement mon portefeuille) j’ai sauté le pas. Force est de constater que si on est un peu ouvert d’esprit on finit par s’y faire et trouver qu’au fond, le style de Pitarra colle parfaitement bien à l’histoire et son contenu un peu SF. Les traits sont « tremblotants » et un certain côté « sale et malsain » ressort dans certaines scènes. Il semble que plus les choses sont bizarres plus Pitarra semble prendre du plaisir à les dessiner.
Les flashbacks dont je vous ai parlé plus tôt sont personnellement les passages les plus réussis de par l’utilisation uniquement du bleu et du rouge, des couleurs qui pour moi symbolisent une certaine rivalité (les fameuses équipes rouges et bleus qui s’affrontent continuellement aussi bien dans les jeux vidéo que dans d’autres médias). C’est d’autant plus intéressant étant donné que la rivalité étant un thème plus que présent tout au long du comics.
La mise en page et la découpe se font par bande plutôt qu’en cases, rien de super original mais cela varie suffisamment pour rythmer l’ensemble.
Tant que je suis dans la partie dessin je vais vous parler de mon premier contact avec Manhattan Projects… les couvertures. Je les ai découverte au hasard d’une recherche sur internet et j’en suis tombé directement amoureux. Ce style minimal est tout ce que j’aime et malgré mon tome en français je peux vous dire que je suis à la recherche depuis un petit temps des numéros anglais pour pouvoir fièrement les mettre sur mon hall of fame ! Je félicite donc Pittara pour avoir su aussi bien allier deux styles différents dans un même comics.
J’ai tout de même été déçus pour ce tome en français de ne pas avoir une couverture dans le style de ce qui a été fait pour les issues VO. Néanmoins on retrouve le même concept : tout émane du centre (ici Oppenheimer) à l’instar des autres projets Manhattan. On peut quand même remercier Urban Comics d’avoir présenté en bonus ces fameuses couvertures ainsi que quelques recherches de design de personnages et des crayonnés.
- Cover n° 2 édition VO
- Cover Urban Comics
- Cover n° 6 édition VO
En conclusion
Je ne vais peut-être pas vous aider avec cette conclusion mais sachez que j’ai eu autant de mal à écrire cette review qu’à me faire un avis sur Manhattan Projects. Du coup, Manhattan Projects n’est ni à déconseiller ni à conseiller. Il n’est ni bon ni mauvais mais une chose est sur c’est que ce comics est suffisamment bien fait pour vous donner l’envie de poursuivre la lecture même si vous ne savez pas où il veut en venir. C’est plus une expérience à faire, un « risque » à prendre, une bombe à retardement qui le jour où elle explosera dans votre tête vous amènera la réponse que vous attendiez tant : « oui j’ai adoré » ou « non ce n’est pas pour moi ». En ce qui me concerne, une semaine s’est passée depuis ma lecture et la bombe n’a toujours pas explosé… J’envisage fortement de la titiller car j’ai vraiment envie de savoir !