Les Vikings achèvent le voyage – Northlanders, Tome 3

Si comme moi vous voulez en finir avec les Vikings… Ou que vous êtes toujours à la recherche de nouvelles aventures, alors armez-vous de votre courage et partons à l’assaut dans cette ultime bataille qu’est Northlanders, tome 3 – Le livre Européen.
On ne change pas une équipe qui gagne, avec ce tome 3 de Northlanders je vais reprendre la même structure que pour les articles précédents et je vous invite donc, si ce n’est déjà fait, à y jeter un coup d’œil : Les Vikings sont dans la place – Northlanders, Tome 1 et Les Vikings sont de retour – Northlanders, Tome 2
Les souvenirs d’un peuple
À l’instar des tomes précédents les histoires sont scénarisées par Brian Wood et illustrées par différents artistes. Ce troisième opus voit son nombre de pages grossir comparé au tome 2 (448 pages contre 312), décidément les Vikings prennent vraiment de la place !
Une nouvelle fois je vais vous faire un synopsis des histoires présentes sans vous dévoiler le dénouement final.
L’art viking du combat singulier (Nord de l’Europe – entre 790 et 1100 apr. J.-C.)
Tout est dans le titre, ce premier récit nous décrit l’affrontement entre 2 Vikings et leur vision du combat et de la guerre. Opteront-ils pour la force brute de Thor ou la traitrise de Loki ?
Métal (Norvège – 700 apr. J.-C)
Cette deuxième histoire nous plonge sur les traces d’un forgeron qui, mené par la déesse Hulda, sera prêt à combattre la chrétienté pour sauver son peuple et celle qu’il aime. Les dieux seront-ils avec lui ?
Le siège de Paris (France – 886 apr. J.-C.)
Ici aussi pas de surprise quant au contenu de l’aventure: le siège de Paris entre 885 et 887 apr. J.-C à travers les yeux d’un viking. Va-t-il continuer à se battre pour son peuple ou renoncer ?
La chasse (Suède – Environ 1000 apr. J.-C.)
Ici pas de chasse à l’homme mais bien un chasseur seul face au cerf qu’il traque sans relâche dans le froid intense de la Suède. Qui sortira vainqueur de cette traque épuisante aussi bien physiquement que mentalement ?
La veuve et la peste (Au bord de la Volga – 1020 apr. J.-C.)
Un village convertit au christianisme se voit contraint de s’isoler du rester du monde suite à la peste qui s’abat sur ses habitants. Au sein de ces villageois, Hilda et sa fille tentent de survivre et sont menacées d’exil par un des membres du conseil avide de pouvoir. Qui de la peste ou les hommes fera le plus de ravage dans cette histoire ?
Dans les entrailles de la bête (les Vikings y jettent un œil aussi)
Les tomes se suivent et se ressemblent un peu puisque ce dernier volume comporte 5 histoires et est une nouvelle fois complété par une préface et une postface de l’historien de l’art et archéologue, Patrick Weber.
Mais soyons sincère dès le début, ce dernier tome de Northlanders et selon moi le moins bien de la trilogie et cela me fait mal de le dire car j’avais vraiment envie de finir en beauté. Mais peut-être est-ce justement là le problème, tellement enjoué à la lecture des deux premiers ouvrages que j’en attendais encore plus avec celui-ci.
Scénaristiquement inégal, ce dernier tome de Brian Wood n’est pas pour autant inintéressant puisque chaque histoire m’a permis tout de même de relever certains thèmes.
- La manière dont nous vivons notre vie, le bien, le mal et la manière dont nous sommes perçus par les autres.
- L’opposition entre la religion païenne et la religion chrétienne ainsi que la présence des dieux dans nos actes.
- Les deux récits suivants abordent pour moi le même sujet tout en le traitant d’une manière différente, celui de la persévérance et les difficultés rencontrées face à un problème de taille.
- Le dernier thème abordé selon moi est la confiance envers les autres et le travail d’équipe qui malheureusement peut aboutir à la révélation du vrai visage de certaines personnes.
Pour finir ce petit point sur le scénario je vais vous parler de mes coups de cœur. La Chasse raconte en une dizaine de pages la traque d’un cerf par un chasseur. Ici le texte n’est pas abondant, ce qui nous laisse seuls face à cette histoire tout comme l’est le chasseur face à la rudesse du climat. L’aventure n’est certes pas la plus épique du recueil mais elle a le mérite de nous rappeler qu’il n’y a pas que les batailles qui fragilisent les hommes. En effet, à côté de ces affrontements et de la vie citadine, une autre facette de la vie des hommes nous est montrée, la survie dans une nature hostile est tout aussi rude qu’une guerre.
La dernière histoire, La veuve et la peste est sans nul doute la plus aboutie car premièrement, Brian Wood a le temps de nous présenter les quelques personnages qui s’y trouvent. De par son isolation due à la peste, le village va devoir (sur)vivre sur ses réserves. Ensuite, comme dans bon nombre de huis clos, Wood installe différents protagonistes au caractère bien différent: un moine qui a de bonnes idées mais que personne n’écoute du fait qu’il soit étranger au village, le « vieux sage » qui tente de préserver sa communauté, la jeune femme cherchant à protéger sa fille face aux dangers extérieurs mais surtout intérieurs, etc. Cette histoire n’est pas la plus brutale du recueil mais comporte un nombre assez conséquent d’actes violents qui se traduisent aussi bien par la violence physique que morale. Un récit très sombre qui montre jusqu’où les hommes sont prêts à aller pour vivre…
Une édition française aux poils (les Vikings le sont aussi)
Tout comme je le disais dans les articles précédents, l’édition de l’éditeur Urban Comics est tout à fait réussie. D’une part en ajoutant des éléments graphiques cohérents pour les chapitres et d’autre part par l’ajout historique de Patrick Weber. La préface de ce dernier tome nous informe ainsi sur les motivations des voyages, l’efficacité des bateaux et la progression rapide des conquêtes Viking. La postface quant à elle se concentre sur le génie Viking et l’héritage qu’ils ont laissés sur leur passage. On apprend par exemple que cette société était bien en avance sur le droit des femmes et que l’idée de la mondialisation était déjà bien présente dans leur façon de vivre.
Place aux artistes
Au scénario nous retrouvons toujours l’américain Brian Wood. Il est accompagné cette fois aux dessins par une nouvelle équipe d’illustrateurs: Vasilis Lolos, Riccardo Burchielli, Simon Gane, Matthew Woodson et Leandro Fernandez. Les couvertures sont elles toujours l’œuvre du dessinateur et illustrateur italien Massimo Carnevale.
- Northlanders 17 par Carnevale
- Northlanders 22 par Carnevale
- Northlanders 24 par Carnevale
- Northlanders 28 par Carnevale
Après ce bref listing des artistes venons en au côté graphique.
Tout comme le premier tome, on retrouve des couleurs allant du bleu à l’orange en versions ternes. Pour moi la meilleure utilisation des couleurs se trouve dans Le siège de Paris, Doug McCain utilise beaucoup de rouge et d’orange qui de mon point de vue se rapporte à la violence de la bataille. De plus, le fait d’assister ici au siège d’une cité permet d’utiliser différentes ambiances (nuit, crépuscule,…).
Du point de vue du trait, bien que les artistes soient tous différents on voit une certaine cohérence dans l’utilisation d’un trait noir entourant les personnages. La seule différence majeure se trouve ici dans l’histoire de La chasse pour laquelle Matthew Woodson est beaucoup plus minutieux, tout semble à la fois doux et très expressif. Un travail particulier est également fait sur les sensations de climat rude et de vitesse.
Le découpage est identique aux précédents tomes, une alternance de casse de différentes tailles, le tout parsemé de pleines pages.
- Vasilis Lolos
- Simon Gane
- Matthew Woodson
- Leandro Fernandez
Conclusion
Ce dernier tome de Northlanders achève ainsi le tour d’Europe de la conquête Viking entreprit par Brian Wood. D’une grande richesse, ces récits mélangeants à la fois aventures et réalité historique n’aurons pas cessé de me surprendre malgré un dernier tome légèrement moins intéressant selon moi. La série des Northlanders est donc un bon moyen de commencer son apprentissage du peuple Viking. N’hésitez donc pas à ranger vos collants et slips super héroïques pour enfiler vos bottes et fourrures. Bravo !